Alors que votre enfant maîtrise parfaitement sa poésie à la maison, le voilà dépourvu au moment de la réciter face à la classe. La vie semble parfois être mal faîte. Si seulement il pouvait avoir la même assurance à l’école que dans sa chambre. Peut-être avez-vous vous-même vécu ces moments solitaires propice à la répétition ? Répéter encore et encore votre manière de répliquer, de vous comporter dans une situation dans laquelle l’émotion domine. Répéter pour demander une augmentation. Répéter pour annoncer une rupture. Répéter pour réciter une poésie. Quelle différence ? A la maison, la répartie est excellente. Vous pouvez même être impressionné par votre éloquence… mais en réalité, quand cette situation se présente, le petit escargot en vous, celui qui à la moindre occasion se réfugie dans sa coquille, refait surface. Salut escargot !!

Certains arrivent à mieux gérer leurs émotions, d’autres se conditionnent dès le plus jeune âge et cela sans même s’en rendre compte avec la superstition « si je porte mes chaussettes préférées tout se passera bien… ». Est-ce que les chaussettes sont vraiment des porte-bonheurs ? Probablement que non, mais quelle importance si elles lui apportent la sécurité nécessaire pour être au top devant la maîtresse. Il est plus probable que ces fameuses chaussettes ou bien n‘importe quel rituel tient d’un conditionnement tel qu’a pu le décrire Pavlov à la fin du 19ème siècle. Beaucoup d’entre vous auront entendu parler de ce médecin russe et de ses fameuses expériences sur les chiens. Résumons en brièvement leur contenu. Pavlov sonnait une cloche chaque fois qu’il servait de la nourriture à un chien. Puis un jour, après un long entraînement, Pavlov la sonna  à nouveau mais ne servit aucune nourriture au chien : celui-ci saliva quand même. Cette notion est ce que la PNL définit par le terme « d’ancrage ». Il s’agit d’associer des stimuli environnementaux à des réponses comportementales. Réfléchissez, vous êtes plein d’ancrages. Positifs comme négatifs. Par exemple une odeur qui telle la madeleine de Proust vous ramène instantanément en enfance. Une chanson qui vous induit directement l’état d’adolescent. Mais aussi des conditionnements cachés tels qu’une intonation de voix ou bien un haussement de sourcils rappelant immédiatement la sévérité d’un père ou d’un professeur. Ces stimuli agréables ou désagréables ont pour la plupart été répétés de très nombreuses fois. Pour d’autres, l’intensité émotionnelle a suffit pour laisser une trace en vous. Dorénavant, stimuli=réponse comportementale.

Ce serait tellement chouette de pouvoir créer de superbes ancrages tels que « parler en public=confiance absolu ». Le rêve quoi. Ah mais comment ? Cela est possible ? Vous voulez dire que je peux créer sur demande l’état émotionnel approprié pour vivre une situation ? Je sais ce que vous vous dîtes, «  pourquoi ne l’ai-je pas su avant ? ». La bonne nouvelle est que votre enfant va bientôt réciter une nouvelle poésie est que vous saurez comment l’aider. Ce qui fait de vous un super-parent. Non, ce n’est pas un parent avec une cape mais un parent en possession d’outils qui peuvent sembler magiques.

Comme dans l’expérience de Pavlov, la répétition est la clé de la réussite. Pas la répétition de la poésie ou de votre demande d’augmentation mais la répétition du bon état émotionnel associé à un stimulus extérieur.

 

Le cercle d’excellence : les étapes.

 

Cette technique permet d’activer un état de ressources puissant pour nous permettre d’accomplir des situations avec plus d’assurance. Le protocole qui suit est orienté pour votre enfant, mais à chaque instant, vous pouvez le translater pour votre propre chef.

  1. Invitez votre enfant à imaginer un cercle devant lui. Il lui donne la taille et la couleur qui représente selon lui le mieux l’état de confiance.
  2. Amenez votre enfant à se remémorer un moment dans lequel son état émotionnel était serein, un moment durant lequel il se sentait parfaitement en confiance. Il ne s’agit pas de se souvenir d’un moment où il a excellé en parlant en public, ou bien en s’opposant quand il n’était pas d’accord par exemple mais plutôt d’un moment plus commun qu’il maîtrise. Par exemple : « je me sens pleinement en confiance quand je joue à ce jeu vidéo, quand je chante, quand je fais un puzzle, quand je range ma chambre… » Quand il a ce souvenir en tête, laissez le fermer les yeux et respirer profondément afin de laisser certains détails devenir majeurs. Qu’est-ce qu’il peut voir ? Quelles couleurs dominent ? Quelle est la luminosité particulière de cet instant-là ? Laissez-le se focaliser sur les sons qui lui viennent. Sont-ils forts ou doux ? Proches ou lointains ? Quels mots prononcent-ils ? Qu’est-ce que ça lui fait dans son corps ? Et à quel endroit ? Est-ce qu’il y a un mouvement ? Un rythme ?
  3. Demandez-lui d’associer un mot à tout ce ressenti comme « Yess » ou « Champion » ou encore « Confiance »…
  4. Votre enfant a désormais toutes les ressources pour créer un bon ancrage. Il s’agit maintenant qu’il s’imagine dans ce cercle en même temps qu’il se projette dans cet excellent souvenir. Finalement, il s’agit de refaire l’étape 2 en y ajoutant ce rond de couleur grâce à son imaginaire. Laissez le faire revenir à lui toutes les sensations afin de créer une expérience optimale. Demandez-lui d’observer sa posture ainsi que les expressions de son visage quand il est confiant.
  5. Ça y est, il est prêt à entrer physiquement dans son cercle. En y pénétrant, votre enfant prononce son mot de confiance. Là encore il laisse toutes les sensations positives remontées. A l’intérieur de son corps, le même lieu,  le même mouvement, la même intensité se met en action. Dès que le ressenti s’estompe, il mime sa sortie du cercle pour se retrouver à l’extérieur. Il laisse ainsi la sensation optimale de confiance à l’intérieur.
  6. Pour ancrer profondément ce sentiment il est bien de recommencer l’étape 5 une deuxième puis une troisième fois après une petite pause.
  7. Laissez votre enfant imaginer la manière dont il va transporter ce cercle avec lui désormais. Certains le plie comme un mouchoir dans leur poche. Ma fille, elle, a choisi de le chiffonner en toute petite boule qu’elle porte comme un talisman dans son imaginaire.

 

A chaque fois qu’il en aura besoin, vous ou votre enfant pourra dégainer son cercle d’excellence. Vous avez tous les deux désormais le choix de son ressenti. Lors de sa prochaine récitation, expliquez lui comment projeter le cercle de couleur sous ses pieds, dire le mot de confiance, respirer et …être brillant. Pour amplifier son efficacité, faîtes-lui penser à le sortir aussi en cas de sentiment de confiance spontanée. Plus il sera associé à des expériences positives de confiance, plus le cercle agira comme un bouton on/off. La répétition de ce sentiment positif associée à des stimuli extérieurs (cercle couleur/ mot de confiance) engendrera comme dans l’expérience de Pavlov, une réaction spontanée de confiance. Qu’attendez-vous pour commencer ?